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Libération
Récit

Lubrizol : six pompiers ont des prélèvements sanguins anormaux

Le préfet de Seine-Maritime a confirmé ce mercredi une information du «Monde» selon laquelle six pompiers intervenus pour éteindre l'incendie présentent des analyses sanguines anormales. De nouveaux prélèvements seront nécessaires pour lier ces résultats à leur présence sur le site.
Pendant l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen, le 26 septembre. (Pascal Rossignol/Photo Pascal Rossignol. Reuters)
publié le 16 octobre 2019 à 18h56

Regain d'inquiétude sanitaire après l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen. Selon les informations du Monde, «au moins une dizaine de pompiers» (dont une majorité issue du Service départemental d'incendie et de secours de Seine-Maritime, Sdis 76) sur les quelque 800 qui sont intervenus sur le site Seveso le 26 septembre et les jours suivant, présentent des bilans sanguins anormaux, avec des niveaux de transaminases trois fois supérieurs à la normale : le signe d'une agression du foie et de possibles perturbations de la fonction rénale.

Ce mercredi après-midi, le préfet de Seine-Maritime a indiqué à l'occasion d'un point presse qu'il «n'avait pas connaissance» de ces examens «couverts par le secret médical». Il précise ne disposer que d'une «indication générique» selon laquelle «six pompiers à l'occasion d'un examen ont des items non conformes» tout en précisant «ne pas en connaître la cause».

Le 1er octobre, des analyses sanguines avaient été prescrites à toutes les personnes «en première ligne» pour éteindre l'incendie ou présents sur la zone dans un périmètre inférieur à 500 mètres. Les ordonnances prévoient de nouvelles analyses un mois et trois mois après les premiers prélèvements. Les pompiers concernés par des résultats anormaux doivent, eux, faire des bilans tous les quinze jours pendant six mois.

Pour le porte-parole du Sdis 76, Chris Chislard, la première vague de bilan sanguin doit donc être interprétée avec prudence. «Ce qu'il faut vraiment voir, c'est combien de pompiers vont être impactés à la deuxième prise de sang, insiste-t-il. Il fallait faire une première prise de sang dite "blanche", dans les vingt-et-un premiers jours après exposition sur Lubrizol. C'est la deuxième prise de sang, qui aura lieu à trente jours, qui nous montrera si oui ou non il y a des choses qui sont passées dans le sang, dans les reins.» Selon lui, seuls les résultats du deuxième prélèvement permettront de confirmer si les mauvais bilans sanguins des pompiers «sont liés ou non à l'évènement».

Selon le Monde, certains pompiers dont les analyses sanguines sont anormales envisagent toutefois d'ores et déjà de porter plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui. Une démarche judiciaire déjà engagée par le syndicat Unité SGP-Police de Rouen pour des policiers intervenus sur le site de Lubrizol.