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Droite

L'équipe Jacob nommée, LR en ordre de marche

Le nouveau patron du parti a composé une équipe préservant tous les équilibres entre courants. Christian Jacob espère ainsi pouvoir «incarner l'alternance».
Christian Jacob a présenté la nouvelle équipe dirigeante des Républicains, mercredi à Paris. (DOMINIQUE FAGET/Photo Dominique Faget. AFP)
publié le 24 octobre 2019 à 12h18

Mettre en place une nouvelle direction à la tête d'un parti peut s'avérer un exercice de haute diplomatie. Au bout de dix jours, sans qu'il n'y ait eu «aucune tractation de couloirs», jure Christian Jacob, le nouveau président des Républicains est parvenu à un équilibre entre les sensibilités et composantes du parti, ménageant les susceptibilités. Non sans avoir pris soin de brasser les générations, entre les jeunes élus à l'origine des «comités du renouvellement» et des barons du parti, et d'intégrer élus nationaux et locaux presque à parité.

«Pour son premier acte en tant que président du parti, on peut dire qu'il ne s'est pas mal débrouillé du tout», juge un de ces nouveaux entrants. Les cadres de LR espèrent que cette nouvelle équipe donnera une meilleure image de leur formation auprès de militants déboussolés par la série de défaites électorales et auprès des électeurs de droite. Avec cette nouvelle équipe, Christian Jacob «entend répondre aux attentes des Français et leur montrer que nous travaillons dans un esprit de rassemblement. Il ne s'agit pas pour nous d'être le meilleur opposant mais d'incarner l'alternance». Une de ses priorités sera d'ailleurs de réintroduire dans la vie de LR, «les forums professionnels», mis en place au temps du RPR. Leurs travaux seront dirigés par un élu national, un élu local et un représentant de la sphère socio-professionnelle. «LR doit parler à tous les Français et s'emparer de tous les sujets», a poursuivi Christian Jacob.

Souci d’œcuménisme

Sans surprise, Guillaume Peltier, député du Loir-et-Cher, accède à la vice-présidence du parti et devient, de fait, le numéro 2. Une promotion pour celui qui s’était rallié à la candidature de Jacob après avoir hésité à se présenter. Même chose pour Aurélien Pradié, promu au poste de secrétaire général. Annie Genevard, vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui occupait cette fonction présidera désormais le parlement interne du parti, le conseil national qui devrait se tenir au tout début décembre. Ancien porte-parole, Gilles Platret, maire de Chalon-sur-Saône, devient vice-président tout comme le sarkozyste Frédéric Péchenard ou la très filloniste et proche de Retailleau Christelle Morançais, présidente du conseil régional des Pays de Loire. Les secrétaires généraux adjoints délégués représentent l’ensemble des grandes régions. Une manière pour Christian Jacob de restaurer le dialogue avec la base du parti.

La composition du conseil stratégique répond à ce souci d'œcuménisme puisque vont y siéger les deux concurrents du président à l'élection interne, Guillaume Larrivé, député de l'Yonne, et Julien Aubert, député du Vaucluse, ainsi que François Baroin, en tant que président de l'Association des maires de France, ceux des régions et des départements et les présidents des groupes LR au Sénat et à l'Assemblée. La liste ne s'arrête pas là. Les anciens présidents du mouvement ainsi que les conseillers politiques auprès du président, Nadine Morano et Brice Hortefeux, sont conviés à participer aux travaux de ce conseil stratégique. Une commission chargée de la réforme des statuts a également vu le jour. Avec une seule et épineuse question à son menu. Comment sera désigné le champion des LR à la prochaine présidentielle ? Par des primaires. Christian Jacob n'y est pas favorable. «Quand on pique des idées à la gauche, ça ne nous réussit pas», a-t-il déclaré. Ou ce candidat s'imposera-t-il de lui-même ? Et les regards de se tourner vers un revenant, membre du conseil stratégique qui avait pris ses distances avec le parti après la présidentielle de 2017, le maire de Troyes et proche de Christian Jacob, François Baroin.