«On est encore là, c'est palpable, lance Aline, 54 ans, venue de la vallée du Gapeau (Var). Et on est toujours sur la même ligne : que le gouvernement arrête de puiser dans nos poches pour mettre l'argent dans les poches de gens qui touchent un smic à la seconde !» Elle est l'une des 500 personnes présentes à la quatrième assemblée des assemblées («Ada») des gilets jaunes, qui a débuté vendredi et s'est achevée ce dimanche à Montpellier.
Redonner de l’élan
Venus de 200 ronds-points environ, la plupart délégués par leur groupe local, ils veulent montrer qu'ils sont encore nombreux et désireux de structurer un mouvement qui aura un an le 17 novembre. «Ça fait chaud au cœur, cette grande assemblée ! On est en train de s'organiser, de s'impliquer politiquement sans être partisan», assure Garry, de Bagnères-de-Bigorre. Même si la mobilisation a faibli. «A force de se prendre des tirs de flash-ball, des coups de matraque, et la répression judiciaire en plus, beaucoup ont peur de sortir, les manifestations s'affaiblissent, reconnaît Aline. Mais il ne faut pas grand-chose pour que tout se rallume.» Jimmy, alésien de 46 ans, qui a constitué un groupe de motards gilets jaunes, avait réuni 670 personnes lors de sa première grande manifestation, le 24 novembre 2018. Ils occupaient alors six ronds-points. Aujourd'hui, un seulement.

D'où le mot d'ordre : redonner de l'élan au mouvement. La quatrième «Ada» a cherché à «inclure le plus de monde possible», souligne Christophe, l'un des organisateurs. En plus des délégués, l'assemblée a invité des «électrons libres», gilets jaunes actifs hors des assemblées locales. Elle a aussi convié des gilets jaunes de Belgique.