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Libération

Les épreuves communes de contrôle continu : dans le brouillard

publié le 3 novembre 2019 à 19h31

Pour aller plus vite, on les appelle les «E3C». Les «épreuves communes de contrôle continu» visent à alléger l'organisation du bac. Les enseignants craignent que ces E3C, étalées dans le temps, instaurent un climat anxiogène pour les élèves et grignotent du temps au détriment des apprentissages. Le flou sur les conditions d'organisation n'arrange rien. Fabian Berges, prof à Toulouse et secrétaire Sgen-CFDT, dénonce cette impréparation. «On est quand même début novembre, les premières épreuves doivent se dérouler en janvier, et il reste plein de questions. Par exemple, si on veut que les élèves soient dans les conditions du bac, avec les tables un peu espacées et deux surveillants par salle, alors que fait-on des autres élèves de seconde pendant ce temps ? Dans quelles conditions va-t-on corriger ? Jusqu'ici, pour le bac, nous avions du temps de décharge. Corriger une copie du bac, ce n'est pas comme pour une copie lambda. Il faut s'approprier les critères de correction établis par l'inspection, être concentré. Ce n'est pas quelque chose que l'on fait à 10 heures du soir, crevé, après la journée de cours. Il y va de l'avenir des élèves.» Ce brouillard dans lequel les équipes baignent depuis la rentrée entretient le sentiment d'une réforme conçue trop vite. «Le plus douloureux, c'est vis-à-vis des familles. Elles demandent comment les choses vont se passer, et nous, en face, on n'a pas de réponse à apporter. Cela suscite des réactions. ça dégrade la qualité de notre travail. Tout concourt pour nous planter.»