Fin de trêve de la Toussaint oblige, la campagne des municipales à Paris a repris dès dimanche. Sur Twitter, Sylvain Maillard, le porte-parole de Benjamin Griveaux a moqué une idée de la mairie de Paris : créer une coopérative municipale pour racheter des terres agricoles d'Ile-de-France et, ainsi, permettre à Paris de produire ses propres denrées alimentaires. Relayant un article du Point titré «Quand Anne Hidalgo réinvente le sovkhoze», Maillard a ajouté sa patte : «Anne Hidalgo, c'est le soviet suprême ! Dans la même semaine, elle veut créer un gigantesque sovkhoze pour nourrir Paris et promet le goulag aux conducteurs de voitures électriques», écrit-il, voyant dans cette mesure une conséquence de «l'alliance» entre Hidalgo et les communistes.
Le terme «sovkhoze» renvoie à la période soviétique, du nom de ces fermes créées par l'expropriation des fermiers russes sous Staline. Quant au mot «goulag», il se passe de commentaire… Chez Hidalgo la riposte a été groupée. «La bonne vieille droite de retour… Il manquait les chars russes sur le parvis de l'hôtel de ville», ironise Emmanuel Grégoire, son premier adjoint.
Maillard a, depuis, supprimé son message : «J'ai trouvé la réaction coordonnée de Grégoire et de ses acolytes un peu ridicule. Et puis un ami m'a dit qu'il était gêné par l'utilisation du mot "goulag".» Du côté de Griveaux, on assure ne rien avoir demandé au porte-parole. Pour le candidat LREM, le sujet n'est pas dans le tweet, qu'il a découvert dimanche soir en riant, mais dans la proposition. «Je ne suis pas sûr que ce soit le bon signal à envoyer que des bobos parisiens achètent des terres agricoles pour s'en occuper parce que les pauvres paysans n'y arriveraient pas. Ça a un côté un peu méprisant», explique Griveaux, qui s'y connaît, lui que ses adversaires taxent aussi de «méprisant».