C’est trop tôt pour le dire. Quand un événement a lieu, une chose grave, un drame, une catastrophe, une révolution des esprits, on dit ça. Dans la soirée de dimanche, Mediapart publie deux articles consacrés à l’après #MeToo, résultant d’une enquête menée pendant sept mois par Marine Turchi après qu’en avril Adèle Haenel a décidé de confier à la journaliste son récit de sa jeunesse d’actrice qu’elle faillit bousiller, à cause d’une relation avec le cinéaste Christophe Ruggia lors de sa première apparition au cinéma, alors qu’elle avait 12 ans. Des témoins et l’enquête menée par la journaliste confirment sa version des faits : Adèle Haenel accuse le cinéaste de l’avoir tenue sous son emprise, de l’avoir harcelée et agressée sexuellement.
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Lundi soir, la comédienne est apparue dans le live de Mediapart, comme pour enfoncer le clou ou dire les choses autrement - mais surtout : d'elle-même et par elle-même. Une heure de parole très claire, intelligente et nue, les mains comme le visage crispés sous la pression, la conscience intense de choisir d'être là pour jouer un rôle, pas de cinéma,