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Dans le lot des dépenses indispensables de tout un chacun, il en est une qui se fait particulièrement sentir lorsque l'hiver arrive : l'énergie. Au mois de septembre, le ministère de la Transition écologique et solidaire a rendu publics les chiffres clés de l'énergie, qui recensent notamment les consommations d'électricité, de gaz et d'autres combustibles chez les ménages français. Nous nous concentrerons ici sur les dépenses réalisées au sein du logement : le chauffage, l'éclairage, l'eau chaude, les biens d'équipement… sans nous appesantir sur les dépenses de carburant qui feront l'objet d'une prochaine chronique.
On apprend ainsi dans cette étude qu'en 2017, année la plus récente dont les données sont disponibles, chaque ménage français a dépensé en moyenne 1 519 € en énergie pour son logement. Comment se répartit cet «effort énergétique» ? C'est l'électricité qui a coûté plus de la moitié de notre panier moyen des ménages français en 2017 parce qu'elle est incontournable pour la lumière, les biens d'équipements… et que plus d'un tiers des ménages l'utilisent pour se chauffer : presque 59% de la dépense. Viennent ensuite le gaz naturel (22%), les produits pétroliers – autrement dit le fioul – (12%), la chaleur distribuée par réseau (4%) et le bois (3%). Bien entendu, ces dépenses sont très variables selon le logement et la zone géographique d'habitation. D'ailleurs, ainsi que le précise l'étude, «à court terme, la dépense totale dépend beaucoup de la rigueur de l'hiver et des besoins de chauffage qui en découlent».
Côté fiscalité, les diverses taxes énergétiques – qui visent notamment à renchérir les énergies qui émettent le plus de gaz à effet de serre – ainsi que la TVA pèsent respectivement 247€ et 220€, soit un tiers de la facture. Et on observe que ces taxes ont nettement augmenté entre 2011 – moins de 24% d'un total de 1377€ – et 2017.
Observons de plus près comment évolue le poids de ces dépenses dans notre budget. D'après les données de l'étude, la part de l'énergie dans la consommation des ménages, incluant cette fois le carburant, est remontée entre 2016 et 2017 après trois années de baisse. En 2017, c'est donc 8,5% des dépenses qui ont été consacrées par les ménages à l'énergie. Cela représente 44,8 milliards d'euros à l'échelle du pays. On estime aujourd'hui que le seuil de précarité énergétique est dépassé lorsque 10% ou plus des revenus sont consacrés à l'énergie du logement.
Cette part a connu des hausses importantes, par exemple en 1985, six ans après le second pic pétrolier, où elle est montée à 11,8%. Mais elle reste depuis autour de 9%. Déjà, en 2010, l'Insee expliquait cette stabilité ainsi : «Globalement, l'amélioration des performances énergétiques des logements et des véhicules, conjuguée au développement de modes de chauffage moins coûteux, semble avoir compensé l'étalement urbain et l'augmentation de la surface moyenne des logements», ainsi que le développement de l'automobile.
L'étude précise également qu'en 2018, les prix de l'électricité, comme ceux du gaz naturel, du fioul domestique et du gaz ont tous augmenté.