A Grenoble, Eric Piolle, le maire sortant, ratisse large pour éviter le gadin aux municipales. L'objectif de l'écolo : un grand rassemblement autour de sa candidature. Il peut déjà compter sur La France insoumise et Génération·s. Le PCF ne devrait pas tarder à rejoindre l'aventure. Et mercredi, un renfort inattendu s'est pointé : un groupe de socialistes grenoblois. Une belle prise pour Piolle : «Face à l'offensive néolibérale, à l'explosion des inégalités, ici, on rassemble nos forces pour la justice sociale et climatique !» explique-t-il à Libé. Parmi les socialistes qui ont décidé de le rejoindre : un des cosecrétaires de la section PS de Grenoble et deux élues grenobloises qui siègent depuis cinq ans dans l'opposition à la majorité «vert-rouge et citoyenne» actuelle.
L'une d'entre elles, Marie-José Salat, est une figure locale : présidente du groupe d'opposition municipale et vice-présidente de la métropole. Elle s'était préparée à mener une liste socialiste au premier tour des municipales. Pour expliquer son ralliement, elle met en avant l'obligation de rassemblement face à la pression de l'ancien maire, Alain Carignon, candidat officieux de la droite, crédité de 20 % des intentions de vote dans un récent sondage. Mais Salat prévient : les socialistes qui rejoignent Eric Piolle souhaitent «pouvoir peser et exprimer la fibre socialiste».
De son côté, le PS isérois dénonce «une décision incompréhensible et triste» et une démarche minoritaire. Le mois dernier, la fédération locale avait décidé de soutenir Nouvel Air, un mouvement mené par Olivier Noblecourt, ancien adjoint de Michel Destot, ex-maire PS de Grenoble. Sauf que l'intéressé est aujourd'hui délégué interministériel à la lutte contre la pauvreté auprès du Premier ministre. Un mélange qui fait grincer des dents. Salat parle d'«ambiguïtés». Pour Noblecourt, qui n'est «plus adhérent du PS et n'a jamais adhéré à En marche», il s'agit d'un «engagement personnel de longue date» contre la pauvreté. Nouvel Air est un «un projet local pour une ville où [il] vit». Etre candidat ou pas ? Soutenu par Olivier Faure, il n'écarte rien. En attendant son entourage dégaine : «Piolle cherche à maquiller par des débauchages individuels la fin d'un système à bout de souffle, une absence totale de dynamique collective». Et pan.