Vendredi 8 novembre, un étudiant de 22 ans s'est immolé par le feu devant un bâtiment du Crous (centre régional des œuvres universitaires et scolaires) à Lyon. Dans son message sur Facebook, le jeune homme a expliqué avoir visé un «lieu politique» pour dénoncer la paupérisation des étudiants, évoquant notamment la perte de sa bourse d'étude, alors qu'il entamait une troisième fois sa deuxième année de licence. Un internaute nous a demandé si une telle sanction financière était possible.
Après le drame, le Cnous (Centre national des œuvres universitaires et scolaires), sans entrer dans le détail de la situation personnelle du jeune homme, a assuré que «les Crous appliquaient avec professionnalisme la réglementation nationale», laquelle prévoit que le maintien d'une bourse est notamment «soumis à des conditions de progression dans les études, d'assiduité aux cours et de présence aux examens».
En détail, un étudiant boursier dispose au maximum de sept ans pendant son parcours dans l’enseignement supérieur. En licence, il bénéficie au maximum de cinq années pour obtenir son diplôme (initialement prévu pour durer trois années scolaires) sans perdre ses droits. Cela signifie donc qu’il peut redoubler deux fois au maximum et donc théoriquement tripler une année.
Mais encore faut-il que l'étudiant ait validé un minimum de crédits ECTS (des points accordés dans le cadre de la validation d'un diplôme). La troisième année, la bourse ne peut être accordée que si 60 crédits ont été validés, c'est-à-dire l'équivalent d'une année scolaire. Pour ne pas perdre ses droits lors de la quatrième et de la cinquième année, l'étudiant doit avoir validé au moins 120 crédits ECTS. Et la 6e et 7e année, l'étudiant boursier doit avoir validé 180 crédits, soit l'équivalent d'une licence, pour continuer de percevoir l'aide financière du Crous.
Des exceptions sont tout de même prévues, et des années de droits supplémentaires peuvent notamment être accordées en cas de maladie, de deuil ou encore de maternité.