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Libération

Pédophilie : les victimes potentielles du chirurgien de Jonzac estimées à 250

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publié le 18 novembre 2019 à 20h56

La justice a annoncé lundi avoir identifié «250 victimes potentielles» du chirurgien à la retraite Joël L., suspecté de viols et agressions sexuelles sur des patients mineurs durant plus de trente ans de carrière dans le centre et l'ouest de la France. Incarcéré depuis sa mise en examen il y a deux ans, cet ancien chirurgien de 68 ans devra répondre du 13 au 17 mars devant la cour d'assises de la Charente-Maritime, à Saintes, des accusations de viols et d'agressions sexuelles sur quatre victimes, mineures à l'époque. Les faits, qu'il reconnaît partiellement, remontent à la période 1989-2017, pendant laquelle le chirurgien a travaillé en Touraine, en Bretagne, puis en Charente-Maritime, à l'hôpital de Jonzac.

Dans une expertise psychologique datée du 1er juillet 2017, versée au dossier, l'homme est décrit comme doté d'une intelligence «au-dessus de la moyenne». Ses «émotions ne colorent pas ses propos, est-il par ailleurs écrit. «Il semble s'envisager comme un objet d'études. L'enfant-objet lui permet d'exercer sa mégalomanie, sa toute-puissance.»

A la suite d'une plainte, les enquêteurs ont découvert en 2017 à son domicile des carnets comprenant près de 200 noms d'enfants. Après la clôture du premier dossier en mars, la justice a donc décidé d'ouvrir une procédure distincte des quatre premiers cas pour retrouver et entendre d'autres personnes. Les gendarmes ont ainsi identifié «250 potentielles victimes de faits non prescrits», un chiffre exceptionnel pour ce type d'affaire, et «184 ont souhaité déposer plainte», a annoncé lundi dans un communiqué le procureur de La Rochelle. Les enquêteurs tentent depuis de déterminer si ces carnets décrivent des agressions sexuelles ou viols effectivement produits, ou s'il s'agit de simples «fantasmes», comme le martèle l'avocat du chirurgien, Thibaut Kurzawa.