Les jeunes, qu'ils soient de la ville ou de la campagne, ne sont pas égaux pour appréhender l'avenir, leurs origines géographiques et sociales ayant un fort impact sur leurs choix, selon une étude de la Fondation Jean-Jaurès, publiée mercredi et intitulée «Jeunes des villes, jeunes des champs : la lutte des classes fonctionne encore». Selon les auteurs, qui ont interrogé des Français de 17 à 23 ans, «les origines géographiques et sociales continuent d'influer fortement sur la façon dont les jeunes se projettent dans l'avenir et le degré d'autocensure qu'ils peuvent développer». Ainsi, «le déterminisme social engendre des inégalités de destin», selon les rédacteurs, qui citent une étude de 2018 de l'OCDE selon laquelle «il faudrait six générations pour que les descendants de familles modestes atteignent le revenu moyen en France, alors que la moyenne de l'OCDE est de 4,5 générations». «A ces effets de catégories socio-professionnelles peuvent s'ajouter des effets de lieux», soit un «double déterminisme». Ces effets de lieux peuvent avoir des conséquences sur la confiance en soi, ce qui «peut limiter les choix d'orientation, indépendamment des résultats scolaires». L'ascenseur social est particulièrement bloqué dans certains territoires : par exemple, la proportion d'enfants d'ouvriers et d'employés devenus cadres et professions intermédiaires varie presque du simple au double entre la Creuse (24,7 %) et Paris (47 %).
Jeunes Des «inégalités de destin» liées à l’origine géographique et sociale
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publié le 20 novembre 2019 à 19h36
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