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Accueil des étrangers à Marseille : «Même pour un renseignement, il faut se libérer une journée»

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Dans la file de la préfecturedossier
«Libération» vous propose de suivre au long cours le parcours d’étrangers en France. Après plusieurs épisodes à Paris, on délocalise cette série à Marseille.
Service des demandeurs d'asile et des cartes de séjour de la préfecture, rue Saint Sebastien, des personnes attendent tôt le matin afin d'être reçues par les services du bureau de l'accueil et de l'admission au séjour. Certaines arrivent vers 2 h du matin. (Patrick GHERDOUSSI/Photo Patrick Gherdousssi pour Libération)
publié le 21 novembre 2019 à 9h05

Avec cette série «Dans la file de la préfecture», «Libération» vous propose de suivre au long cours les parcours d'étrangers en France. Après plusieurs épisodes à Paris, on délocalise cette série à Marseille.

Choisir Marseille pour décliner cette chronique est bien sûr lié à son histoire de terre d’accueil des étrangers, parmi lesquels vivent aujourd'hui 300 000 Italiens, près de 200 000 Maghrébins et 100 000 Comoriens. En tant que ville de transit et cité portuaire, Marseille mérite qu’on s’attarde sur le traitement de ses étrangers. Dans ce premier épisode : l’attente en cette rentrée qui se fait longue devant la préfecture des Bouches-du-Rhône, située dans le centre-ville sur le site de Saint-Sébastien.

Lundi 30 septembre 8 heures du matin, le tintamarre des travaux d'agrandissement de la préfecture qui sévissent depuis plusieurs mois perce les tympans des usagers et des riverains. Entre 200 et 300 personnes font la queue depuis 6 heures du matin, dont des personnes âgées et des poussettes. A l'ouverture des grilles à 8h15, les gens commencent à s'agiter. Les tickets sont comptés, pas question de lâcher sa place d'un millimètre. «Il y a dix guichets dont deux pour la vie privée et familiale (VPF) et deux pour la première demande», indique Marielle Rappa une avocate venue accompagner un client pour l'admission exceptionnelle au séjour par le travail (AEST).

«Regardez les personnes âgées autour de vous, ce n’est pas normal»

Maamoune, 42 ans, entrepreneur comorien