Avec cette série «Dans la file de la préfecture», «Libération» vous propose de suivre au long cours les parcours d'étrangers en France. Après plusieurs épisodes à Paris, on délocalise cette série à Marseille.
Choisir Marseille pour décliner cette chronique est bien sûr lié à son histoire de terre d’accueil des étrangers, parmi lesquels vivent aujourd'hui 300 000 Italiens, près de 200 000 Maghrébins et 100 000 Comoriens. En tant que ville de transit et cité portuaire, Marseille mérite qu’on s’attarde sur le traitement de ses étrangers. Dans ce premier épisode : l’attente en cette rentrée qui se fait longue devant la préfecture des Bouches-du-Rhône, située dans le centre-ville sur le site de Saint-Sébastien.
Lundi 30 septembre 8 heures du matin, le tintamarre des travaux d'agrandissement de la préfecture qui sévissent depuis plusieurs mois perce les tympans des usagers et des riverains. Entre 200 et 300 personnes font la queue depuis 6 heures du matin, dont des personnes âgées et des poussettes. A l'ouverture des grilles à 8h15, les gens commencent à s'agiter. Les tickets sont comptés, pas question de lâcher sa place d'un millimètre. «Il y a dix guichets dont deux pour la vie privée et familiale (VPF) et deux pour la première demande», indique Marielle Rappa une avocate venue accompagner un client pour l'admission exceptionnelle au séjour par le travail (AEST).
«Regardez les personnes âgées autour de vous, ce n’est pas normal»
Maamoune, 42 ans, entrepreneur comorien