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Reportage

Attentat de Strasbourg : «Ce n’est pas un trauma, c’est là, planant et sourd»

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L’inauguration ce vendredi du marché de Noël de la ville alsacienne rappelle le drame du 11 décembre 2018. Des témoins racontent l’attaque qui a laissé dans leur tête des blessures qui hantent leur quotidien.
Rue des Orfèvres à Strasbourg, jeudi, là où avait commencé l’attentat en décembre 2018. (Photo Pascal Bastien pour Libération)
publié le 21 novembre 2019 à 20h51

Rallumer le sapin. Et raviver le souvenir. Le 450e marché de Noël ouvre ce vendredi soir à Strasbourg, un an après l'attentat. Des habitants, des touristes, abattus en plein centre-ville. Cinq morts et onze blessés. C'était un mardi soir. Le 11 décembre 2018. L'arche «Strasbourg capitale de Noël» sous laquelle s'engouffraient à toute blinde ambulances et fourgons CRS, snipers sur les toits, a été installée à la dernière minute. L'entrée principale pont du Corbeau, celle qui brillait dans le nuage de lacrymo, celle qui s'étalait dans les journaux. Chérif Chekatt a semé la terreur et la mort dans les rues. Là, sous les guirlandes lumineuses et les arbres étoilés. Et ici, au pied des façades savamment décorées, entre les petits chalets, dans les effluves de pain d'épices et de vin chaud.

Elles sont revenues, les décos et les cabanes. Un mois déjà que le traditionnel ballet des engins a repris. Ce vendredi soir, on appuie sur l'interrupteur. «On va entrer dans le vif du sujet», prédit Samantha. Elle sort du boulot, travaille aux Galeries Lafayette. Comme des milliers de personnes, elle a été confinée des heures durant cette nuit-là. «Pour l'instant, on pense aux côtés pratiques, la foule, les difficultés pour aller et venir sur la grande île à cause des barrages de sécurité. Les émotions sont encore très retenues. Mais cela va sortir.»

Depuis un mois, Anne et Charlotte (1), la petite vingtaine, se tapent la musique de Noël de la franchise commerciale o