Il enseigne dans une école rurale d'Ille-et-Vilaine, à Guipry-Messac, au sud de Rennes. Sa classe a une drôle d'allure. Le mur du fond abrite un cabinet de curiosités. L'armoire est vide en septembre, les élèves la remplissent au fur et à mesure de l'année avec des objets qui matérialisent les temps forts de leur projet. «Ça peut être une photo pour représenter un échange sur Skype, un prototype en pâte à modeler… Ça permet à la fin de l'année, de se retourner, et d'arriver à raconter tout ce qu'ils ont fait en classe. Quand je les amène à la Fête de la science ensuite, ils expliquent leur projet super bien.» Dans la classe d'Erwan Vappreau, ça fuse.
Ses élèves sont des Géo Trouvetout. Ils construisent des objets utiles, à partir d'une imprimante 3D. Samedi, au forum, Erwan Vappreau a débarqué avec un couteau à pizza que l'on clipse à une prothèse de main (décliné aussi en version fouet de cuisine), des pions de jeux d'échecs pour une classe de lycée qui en avait besoin pour un voyage solidaire au Sénégal… Ou des descriptions de tableaux en braille. «On répond à des besoins. Je contacte des gens, un peu au culot, comme là un centre de rééducation, un musée… J'explique notre démarche, et souvent ça prend. Ce n'est pas plus compliqué que ça.» Une demi-journée dans la semaine est balisée pour monter le projet. «Ce n'est qu'un prétexte en réalité. A travers nos inventions, on aborde plein d'aspects du programme, on fait des maths pour modéliser, des prototypes avec des changements d'échelle, du français pour rédiger le cahier des charges… Ce que j'aime aussi avec la démarche de projet, quel qu'il soit, c'est que tous les enfants trouvent leur place.» L'an dernier, ses élèves ont imaginé une station spatiale habitée sur la planète Mars.