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Libération

Quel est le rôle des éditrices ?

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publié le 26 novembre 2019 à 19h26

On a une histoire, OK. On a des dessins, d'accord. Mais nous, ce qu'on veut, c'est un livre ! C'est là que les éditrices interviennent. Caroline Drouault et Ilona Meyer dirigent les Editions des éléphants. L'histoire de Maskime et les petites choses est arrivée dans leur boîte mail le 6 octobre 2017. Le texte leur a tout de suite plu. «Il est extrêmement bien écrit, il a vraiment une âme d'enfant», apprécie Caroline Drouault. C'est elle qui a pensé à Irène Bonacina, qu'elle connaissait depuis longtemps, pour illustrer l'histoire.

Un grand ou un petit livre ?

En fait les éditrices, ce sont les cheffes d’un livre. Elles doivent réfléchir à tout : le nombre de pages, de mots par page, le nombre d’illustrations et l’endroit où elles seront, le type de papier… Et même la taille du livre ! Il en existe des petits, des grands, des fins, des épais, des très illustrés ou juste un peu…

Au début, les éditrices ont pensé à faire un ouvrage de 17 cm sur 24,5 cm (oui, c'est précis). Mais «comme tout est petit dans ce livre, on s'est dit qu'on avait peut-être intérêt à le réduire et lui donner cet aspect de petit objet précieux», explique Caroline Drouault. Et puis la taille d'un livre, ça dépend aussi de la quantité de texte qu'il y a dedans. «Si on veut transporter trois billes, on les met dans un petit sachet. Si on veut en transporter plus, on prend une boîte», compare Ilona Meyer. Les éditrices ont testé différentes tailles, jusqu'à trouver celle qui leur convenait.

«Dialogue constant»

Pendant ce temps, Irène Bonacina faisait des dessins, chez elle, qu'elle envoyait aux éditrices pour leur demander leur avis. «C'était un dialogue constant, j'envoyais des choses en permanence», précise l'illustratrice.

Quand un lecteur ou une lectrice est face à une pile de livres, dur dur de faire un choix. Ce qui aide, c'est la couverture. Il faut qu'elle soit jolie et qu'elle donne envie d'en savoir plus. «On a fait beaucoup de recherches sur la couverture, poursuit l'éditrice Caroline Drouault. On a eu beaucoup de soucis avec la foule derrière, qui était parfois trop présente. Irène a fait plusieurs fonds.»

Les éditrices de Maskime et les petites choses voulaient quelque chose d'élégant. Elles ont donc décidé de faire une couverture épaisse, rigide et un peu en relief. Quand on la touche, il y a différentes textures. On appelle ça de l'embossage. «Ça fait ressortir ce personnage», note Caroline Drouault. Une fois que tout a été validé, les éditrices ont envoyé le livre à un imprimeur situé en Slovaquie, un pays d'Europe de l'Est. 3 000 exemplaires du livre sont sortis puis ont été mis en vente en France.