Adèle Haenel va au bout de sa dénonciation et a décidé de porter plainte. L'actrice avait choisi il y a deux semaines de révéler aux médias les faits de harcèlement et d'attouchements qu'elle aurait subis de la part du réalisateur Christophe Ruggia lors du tournage et de la promotion de son premier film, les Diables, alors qu'elle n'avait que 13 ans. Elle revient aujourd'hui sur sa décision de se défier de la justice, et s'est rendue mardi après-midi dans les locaux de l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) à Nanterre. Nicole Belloubet, ministre de la Justice, avait enjoint l'actrice, qui dénonce une «violence systémique faite aux femmes dans le système judiciaire», de s'en remettre aux tribunaux. Sa plainte aura nécessairement des répercussions dans le monde du cinéma, mais aussi dans la société. En tant que personne publique, on peut imaginer qu'elle aura une influence et un rôle de porte-parole des victimes de harcèlement. En médiatisant la difficulté de soumettre à la police et à la justice la violence subie, sans doute pourra-t-elle entraîner derrière elle d'autres femmes. Souhaitons aussi que le gouvernement mesurera un peu plus la nécessité de donner d'autres moyens pour un meilleur traitement des plaintes et d'accueil des victimes. Le collectif #NousToutes dénonce en effet l'absence d'augmentation des budgets concernés dans le plan annoncé lundi par le Premier ministre.
Violences sexuelles L’actrice Adèle Haenel porte plainte
par Rebecca DAUTREMER
publié le 26 novembre 2019 à 20h01
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