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Interview

Barkhane : «Je considère toujours que nos forces doivent être présentes au Mali»

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Pour l’ex-président, qui avait décidé de l’intervention française dans le pays en 2013, la France doit maintenir sa présence militaire malgré la mort des 13 soldats lundi.
A Paris, le 6 février. (Marc CHAUMEIL/Photo Marc Chaumeil pour Libération)
publié le 27 novembre 2019 à 20h46

Depuis Brest où il était mercredi en déplacement pour une dédicace de ses livres et la visite d’un quartier de la ville en rénovation, l’ancien président de la République François Hollande réagit à la mort de 13 soldats français au Mali lors d’un accident en opération face à des jihadistes.

En tant que chef de l’Etat, c’est vous qui avez pris la décision, en janvier 2013, d’intervenir au Mali. Après le drame qui vient de toucher nos troupes sur place, vous avez dit «mesurer chaque jour» et «assumer» la «responsabilité» d’avoir envoyé nos soldats là-bas…

41 soldats ont perdu la vie au Mali depuis le début de l’opération en janvier 2013. Chaque fois qu’il y a un drame, une tragédie, des morts, des blessés, je pense toujours à ma décision. Fallait-il ou ne fallait-il pas engager nos forces à ce moment-là face au péril terroriste qui menaçait d’envahir tout le Mali et peut-être davantage en s’installant dans toute l’Afrique de l’Ouest ? Je pense à ces militaires qui ont fait plus que leur devoir, qui se sont sacrifiés pour la mission qui leur était confiée. Je pense à leurs familles, j’imagine leur chagrin, je sais aussi les questions qu’elles peuvent se poser tout en étant fiers de l’action de leur proche.

Je dois assumer cette responsabilité, non pas seulement parce que j’ai pris cette décision en 2013 en étant convaincu que c’était la bonne, mais parce que je considère toujours que nos forces doivent être présentes via l’opération Barkhane au Mali et dans une partie du Sahel là où les groupes jihadistes se sont repliés après qu’ils ont été repoussés. Car ils mènent des actions monstrueuses contre les populations et l’armée malienne.

Si l’heure est bien sûr au recueillement tandis qu’un hommage national va avoir lieu lundi aux Invalides, n’est-il pas légitime de poser la question du maintien sur place de 4 500 militaires français ? Sept ans après les belles images de Bamako, n’est-on pas passé d’un sauvetage victorieux à une opération dont on ne voit plus l’issue ?

Le temps faisait dès le départ partie de l’opération. Quand je l’ai déclenchée,