«A un moment, il faut qu'on arrive à avoir un vrai débat sur ce sujet. Tous les ans, on remet au pot plus de 3 milliards [d'euros], par exemple, pour équilibrer les comptes de retraite de la SNCF. C'est absolument gigantesque. Tout ça pour qu'ils aient des meilleures retraites avec des cotisations à peu près identiques par rapport à ce que cotisent les gens du régime général» : ainsi parlait Agnès Verdier-Molinié, responsable du think tank libéral Ifrap, mercredi matin, sur l'antenne de LCI.
L'Etat, sollicité financièrement à hauteur de 3 milliards d'euros pour équilibrer le système de retraites de la SNCF ? Oui, mais pas uniquement pour que les cheminots aient «des meilleures retraites». Comme l'indique un rapport de juillet 2019 de la Cour des comptes, le coût du système de retraite de la SNCF s'élève à un peu plus de 5 milliards d'euros en 2017. Et son financement fait effectivement appel à une subvention de l'Etat de plus de 3 milliards d'euros, comme le dit Agnès Verdier-Molinié, en complément des 2 milliards de cotisations des cheminots et de la SNCF. Mais cette enveloppe de 3,3 milliards d'euros sert, pour les deux tiers (2,2 milliards), à financer le déficit démographique du régime. Déficit qui serait tout autant compensé si les cheminots étaient dans le régime général.
En revanche, 1 milliard d’euros, sur ces plus de 3 milliards, servent effectivement à financer les dispositifs propres à la SNCF, dont les possibilités de départs anticipés.