A la veille de la journée mondiale de lutte contre le sida, l'Agence du médicament a rendu public, vendredi, les derniers chiffres de personnes sous Prep (prophylaxie pré-exposition) en France, traitement qui permet d'éviter d'étre contaminé par le VIH. «Les résultats actualisés montrent que la diffusion de la Prep en France se poursuit et s'intensifie. Ainsi, le nombre de personnes de 15 ans et plus ayant initié un traitement pour une Prep depuis 2016 atteint 20 478 au 30 juin 2019, soit le double du chiffre atteint fin juin 2018.» Avec cette précision : «La grande majorité (80 à 85 %) des utilisateurs renouvellent leur traitement d'un semestre à l'autre, suggérant un bon niveau de maintien de la Prep après son initiation.»
Une initiation majoritairement faite à l'hôpital
La Prep marche. Et plutôt très bien, notamment pour faire baisser le nombre de contaminations en France. Qui sont les personnes traitées ? Principalement, «des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), âgés de 37 ans en moyenne, résidant en Ile-de-France ou dans une grande métropole». L'utilisation de la Prep reste rare dans les DOM-TOM où, par ailleurs, les nouveaux diagnostics de séropositivité sont les plus nombreux. Autre information, l'initiation de la Prep est très majoritairement effectuée à l'hôpital (dans 90 % des cas). Il en est de même pour son renouvellement (85 % des cas).
Le bilan est donc très largement positif. Un des enjeux futurs est de faire basculer la Prep en médecine de ville, ou dans les centres de dépistage. Mais aussi de l'élargir aux hétérosexuels à risque, et surtout de l'étendre à toute la France et en priorité à toutes les grandes villes. On estime qu'au minimum plus de 30 000 personnes seraient concernées.