La grève sera massive. Comme si la mobilisation de jeudi prochain devait, par son ampleur, révéler l'importance de la réforme «systémique» qui instaure le «régime universel» de retraite, le gouvernement ne fait rien pour minimiser l'ampleur de la menace. Bien au contraire : au risque de laisser paraître une certaine fébrilité, il multiplie les réunions de crise pour préparer le pays au choc du 5 décembre. De quoi convaincre ceux qui en doutaient encore que la bataille qui s'engage porte bien sur «la mère de toutes les réformes», celle qui pourrait décider du succès ou de l'échec du quinquennat d'Emmanuel Macron. De quoi répliquer aussi, peut-être, à la fanfaronnade de François Fillon qui qualifiait Emmanuel Macron de «petit joueur» et se vantait d'avoir «mis 2,5 millions de personnes dans la rue» en 2003, avec sa réforme des retraites. Ce dimanche, le gouvernement au grand complet était réquisitionné à Matignon pour «travailler à la mobilisation complète de l'Etat pour limiter au maximum l'impact de la grève pour les Français», explique Matignon.
Epreuve de force
Mardi dernier, à l'Elysée, c'est Macron qui avait réuni les responsables de la majorité pour s'assurer qu'ils adhéraient bien tous aux trois grands principes de la réforme : universalité, justice et équilibre financier. Le soir même, Edouard Philippe invitait les parlementaires de la majorité à serrer les rangs. Le lendemain, il prenait exceptionnellement la parole à l'issue du Conseil des ministres pour as