Menu
Libération

La bataille pour la végétalisation de Paris a commencé

publié le 3 décembre 2019 à 20h56

«Passer d'une ville grise à une ville verte.» Ou des socialistes aux écologistes. David Belliard, leur candidat à Paris, présentait mardi ses propositions pour «débitumer et remettre de la nature dans la ville de Paris». L'occasion pour les Verts, qui font partie de la majorité actuelle, de marquer leur différence avec Anne Hidalgo.

Paris compte aujourd'hui 14,5 mètres carrés d'espaces verts par habitant, contre 45 à Londres ou 59 à Bruxelles. Trop peu pour faire face à l'urgence climatique, la végétalisation permettant de faire baisser la température dans les villes. Les candidats à la mairie ont intégré la leçon lors du dernier épisode de canicule cet été. En juin, Anne Hidalgo a ainsi annoncé la végétalisation des parvis de l'hôtel de ville et de la gare de Lyon, de l'arrière de l'Opéra-Garnier et des voies sur berge. Benjamin Griveaux promet des «rues jardin» dans chaque quartier, Gaspard Gantzer veut supprimer le périphérique et Cédric Villani, raillé par ses concurrents pour son flou programmatique, parle de «plans de végétalisation discutés avec des experts et des citoyens».

L’enjeu, pour les Verts, est donc de montrer qu’ils ont l’avantage sur ces sujets qu’ils portent depuis des années. Leur objectif : un parc ou un jardin à moins de trois minutes pour tous les Parisiens. Dans le détail, les écologistes promettent de récupérer 60 hectares de places de parking pour faire des espaces verts, notamment des jardins potagers, de planter 100 000 arbres pendant leur mandat, contre 18 000 ces cinq dernières années, ou encore d’ouvrir de nouveaux tronçons de la petite ceinture.

Ils insistent aussi sur les écoles, qu'ils veulent transformer en «îlots de nature». Selon une étude de l'association Respire, les taux de pollution dans certains établissements scolaires dépassent les seuils fixés par l'OMS. Visuel à l'appui, les Verts promettent de fermer à la circulation les rues adjacentes des écoles les plus polluées, comme celle de la rue Rampal, dans le XIXe arrondissement, et de les végétaliser. A l'intérieur, dans les cours, des «oasis». Un grand mot pour désigner des arbres, plantes ou cabanes, qui a aussi été utilisé par Anne Hidalgo. La maire sortante, pas encore déclarée, a ainsi promis «28 écoles oasis». Mais l'heure est plutôt à la mise en avant des points de friction. «Un des grands enjeux de la campagne, c'est ce qu'on fait de certaines parcelles et sur ce point nous avons de grands sujets de divergences avec les socialistes et les communistes», a affirmé David Belliard.

Souvent cités : le projet de construction de tours à Bercy-Charenton, le projet immobilier de Netter-Debergue dans le XIIe ou encore le TEP Ménilmontant, un ancien terrain de sport «récemment sauvé de la bétonisation par les écologistes». Pour le candidat, il s'agit de mettre en scène les combats contre l'équipe sortante pour montrer que derrière le bilan d'Anne Hidalgo, il y a des écolos qui poussent. Ian Brossat, adjoint à la maire, évacue : «Ils cherchent des éléments de différenciation. C'est le jeu de la campagne.»