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Libération
Chronique «Datamatin»

Pourquoi la pluie est une mauvaise excuse pour ne pas se mettre au vélotaf

Data du jourdossier
Une étude montre que les épisodes de pluie lors des trajets domicile-travail ne sont pas très fréquents.
publié le 4 décembre 2019 à 11h07

Le risque de pluie est fréquemment invoqué comme frein à la pratique du vélo pour aller au travail. Du côté des vélotafeurs, une affirmation répandue est qu’il est relativement rare d’être mouillé à vélo. Alexandre Trajan, de la direction interrégionale Nord-Est de Météo France, a cherché à confronter ces opinions aux données météorologiques.

Dans cette optique, il s'est penché sur les données à six minutes, archivées par Météo France depuis 2005. Celles-ci répertorient, pour chaque ville, la quantité de pluie tombée dans cet intervalle (1). Le chercheur a modélisé un vélotafeur qui ferait cinq jours par semaine un aller-retour domicile-travail, en enlevant cinq semaines choisies arbitrairement en été, à Noël et au printemps, pour les congés. Notre vélotafeur part du travail et revient à heure fixe.

Résultat, pour un trajet à vélo typique de trente minutes, dans la plupart des villes, le vélotafeur sera mouillé une trentaine de fois par an (entre 27 et 35 fois), soit un peu plus de deux fois par mois. Quelques exceptions, comme à Brest et dans une moindre mesure à Limoges. Côté temps sec, dans les villes du sud comme Marseille, Nice ou Ajaccio, le vélotafeur ne subira la pluie que 20 fois par an.

Au maximum, s’il habite à Brest et que son temps de trajet est d’une heure, le vélotafeur sera mouillé 74 fois par an, soit lors de 16% de ses trajets. Au minimum, s’il est marseillais et met douze minutes pour arriver à son travail, il ne connaîtra que dix épisodes de pluie par an, soit un trajet sur cinquante.

Intéressons-nous à présent à la saisonnalité de ces épisodes de pluie, cette fois pour les trajets d’une demi-heure.

Sans surprise, c’est très souvent à Brest que chaque mois, le cycliste subira le plus de pluie. Sept fois en moyenne en janvier contre deux fois par mois en juillet. Pour les autres, la répartition est la suivante : dans les régions océaniques, comme à Bordeaux ou à Nantes, le vélotafeur connaîtra des hivers plutôt pluvieux, et des étés plutôt secs : un Bordelais sera mouillé près de six fois en janvier contre moins d’une fois en moyenne en juillet. Dans les villes au climat plus continental comme Strasbourg, la répartition de la pluie est largement plus régulière.

Et en cas de pluie, les solutions sont nombreuses.

(1) Les pluviomètres détectent la pluie à partir du moment où celle-ci est supérieure ou égale à 0,2 mm par heure et par m2. En deçà, elle est trop faible pour être détectée, mais également pour mouiller le cycliste.

Chaque lundi, retrouvez aussi notre chronique «Roues cool» qui aborde le vélo comme moyen de déplacement, sans lion en peluche ni bob Cochonou.