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Face à la police, la peur d'aller manifester

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Lacrymos, LBD, grenades de désencerclement... traumatisés par les pratiques policières des dernières années, des manifestants disent leur peur de participer aux cortèges de ce jeudi.
Intervention de la BAC avec un LDB 40 lors d'une manifestation des gilets jaunes à Toulouse, le 26 janvier. (Ulrich LEBEUF/Photo Ulrich Lebeuf. Myop pour Libération)
publié le 5 décembre 2019 à 10h26

Faut-il manifester ce jeudi 5 décembre ? Pour certaines personnes, la question n'est pas d'ordre politique, mais physique. Il suffit d'avoir un peu fréquenté les cortèges ces trois dernières années, depuis la loi travail de 2016, pour se sentir rapidement refroidi à l'idée de se retrouver, une fois de plus, noyé dans un nuage de lacrymos au milieu d'une foule nassée. Il suffit aussi d'avoir vu les images des amputés et des éborgnés, le dernier en date place d'Italie le 16 novembre alors qu'il bavardait avec des camarades, pour craindre la balle de défense ou la grenade de désencerclement qui bouleversera toute une existence. Ce jeudi, le dispositif policier (6 000 policiers et gendarmes à Paris, dont 180 motos) est similaire à ceux déployés lors de certains samedis de gilets jaunes ou lors de l'étouffante dernière manifestation parisienne du 1er Mai.

Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a tenté mercredi de rassurer les manifestants lors d'une