Commander un VTC ou un taxi : c'est censément la garantie pour les femmes d'un retour en toute tranquillité, en particulier la nuit. C'est dans cette optique que fin 2017 à Paris, Eva, 22 ans, passe par son appli Uber. Or, d'emblée, le chauffeur se montre agressif. Les questions déplacées pleuvent : son âge, son couple, ce qu'elle aime au lit. «Il avait verrouillé les portes, j'étais terrorisée. J'ai pris mon téléphone pour prévenir mes amies et ma sœur mais il me l'a pris des mains en me disant qu'on passait un moment tous les deux.» Arrivée devant son domicile, il reverrouille les portes et pose ses mains sur ses jambes découvertes par une jupe. «Il me dit qu'il me laissera partir que si je lui faisais plaisir. Je l'ai menacé d'appeler la police et il a fini par me laisser sortir en me disant qu'il avait une technique pour retrouver mon numéro.»
L'épisode laisse la jeune femme traumatisée. «J'ai eu peur pendant des semaines qu'il revienne chez moi, j'avais un profond sentiment de vulnérabilité. C'est un psychopathe et il connaissait mon adresse. Qu'aurait-il fait si j'avais été alcoolisée ?» Après son signalement à la plateforme, Eva a attendu près de neuf mois pour avoir une réponse avec cette obsession en tête : «Il peut très bien recommencer avec d'autres.» Le lancement du hashtag #Ubercestover le 20 novembre la fera sortir de son silence sur Twitter comme des centaines d'autres femmes. Une campagne qui intervient alors que ce vendr