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«ACAB»

«Œil pour œil» : plus d'une dizaine de menaces envoyées au domicile de CRS

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Des lettres anonymes visant les familles de policiers ont été recensées partout en France jeudi.
Une patrouille de CRS à Lyon, le 19 juillet, après la finale de la Coupe d'Afrique des nations (Photo d'illustration). (JEAN-PHILIPPE KSIAZEK/Photo Jean-Philippe Ksiazek. AFP)
publié le 6 décembre 2019 à 14h39

«A partir de maintenant, ce sera œil pour œil. Pensez à vos familles que vous laissez seules les week-ends. Pour chaque citoyen blessé, ce sera un membre de famille de FDO [force de l'ordre, ndlr] qui subira les mêmes préjudices et sans remords.» Ces quelques phrases, référence sans équivoque aux blessés et aux éborgnés lors des manifestations de gilets jaunes, et extraites d'une lettre anonyme reçue jeudi aux domiciles de plusieurs CRS, ont semé effroi et inquiétude au sein de la police.

Les syndicats Alternative Police (CFDT) et Unité SGP Police FO ont donné l'alerte : plus d'une dizaine d'agents des Compagnies républicaines de sécurité (CRS) répartis partout en France ont reçu le même texte de menaces. Certaines lettres ont été déposées directement dans les boîtes aux lettres, sans passer par les services postaux. Elles sont signées «ACAB», une abréviation du slogan antipoliciers «All cops are bastards» («Tous les flics sont des salauds»). Ce sigle antipolice est né en marge du hooliganisme et a été popularisé lors des grandes grèves des mineurs britanniques, au milieu des années 80. Occasionnellement remplacé par «1312», en référence à la position des lettres A, C, A, B dans l'alphabet, c'est un des marqueurs des mouvements autonomes insurrectionnels et l'ultra-gauche, parfois aussi transformé en «All capitalists are bastards».

Des faits d'une «extrême gravité» pour le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, qui a annoncé