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Dérives

Violences policières : trois blessés à Paris

Un photographe turc a notamment été gravement atteint au visage jeudi.
Manifestation contre la réforme des retraites, à Paris jeudi. (Cyril ZANNETTACCI/Photo Cyril Zannettacci. Vu pour Libération)
publié le 6 décembre 2019 à 20h36

Plusieurs témoignages de violences policières ont été diffusés au lendemain de la manifestation parisienne de jeudi. Il semblerait qu’un carrefour ait concentré l’essentiel des faits : à l’angle du boulevard Magenta et de la place de la République, plusieurs personnes ont été blessées, dont une gravement au visage. C’est là qu’une baraque de chantier a été incendiée et que des affrontements avec les forces de l’ordre se sont déroulés pendant plus d’une heure.

Vers 16 heures, Mustafa Yalçin, photographe de l'agence de presse turque Anadolu, a reçu un projectile au visage. «Mustafa s'est rapproché des affrontements tout en restant sur le côté, c'est là qu'il a reçu un projectile qui a cassé la vitre de son masque et a touché son œil», explique Yusuf Ozcan, journaliste et responsable du bureau français d'Anadolu, également présent dans le cortège.

Mustafa Yalçin a été évacué par les secours. Il a été hospitalisé à Cochin et opéré dans la nuit de jeudi à vendredi. «Il risque de perdre la vue, on attend les résultats définitifs», ajoute Yusuf Ozcan. «Un morceau d'une grenade de désencerclement est resté coincé dans son masque, il a été récupéré par les secouristes», précise Julien Mattia, un autre collègue photographe.

Au même endroit, le journaliste indépendant Gaspard Glanz a de son côté été blessé aux jambes par l'explosion d'une grenade. Sur une vidéo qu'il a publiée, on voit un projectile arriver à ses pieds. Il indique sur Twitter avoir été touché par «cinq éclats de grenade désencerclante». Son téléphone et l'un de ses appareils photos ont été cassés.

A quelques mètres, un manifestant a, lui, été frappé au sol par des policiers équipés d’une tenue de motard, vraisemblablement membres des Brigades de répression de l’action violente motorisées (Brav-M). Le parquet de Paris a ouvert une enquête à la suite de la publication d’une vidéo de cette scène par le photographe Nnoman.