«Ridicule», «foutage de gueule», «hypocrisie», «blanc-seing donné aux pollueurs sur vingt nouvelles années»… Les utilisateurs de Twitter n'avaient pas de mots assez durs, mardi, pour critiquer le vote par l'Assemblée nationale, la veille au soir, d'un «objectif de fin de mise sur le marché des emballages en plastique à usage unique d'ici 2040».
Porté par des députés LREM, cet amendement au projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire, examiné en première lecture ces jours-ci, concerne «tous les emballages alimentaires, les flacons, bouteilles, ce qui est partout dans nos placards pour l'usage domestique et industriel», avait pourtant martelé la députée d'Ille-et-Vilaine Laurence Maillart-Méhaignerie. Même position du côté de Brune Poirson. La secrétaire d'Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, qui a préparé et porté ce projet de loi, a voulu voir dans l'interdiction des plastiques à usage unique d'ici à 2040 «un signal très fort et concret que la France envoie à ses partenaires européens et au reste du monde ! Une première».
Sauf que cette affirmation est fausse. L'Union européenne a déjà pris des engagements précis pour les années à venir dans une directive datée du 5 juin. «Relative à la réduction de l'incidence de certains produits en plastique sur l'environnement», cette dernière vise à interdire progressivement les plastiques à usage unique, avec des objectifs et