Depuis deux mois, Hélène Labrunie sillonne le quart nord-est de la France avec une idée en tête : rouvrir des bistrots. En réalité, la délimitation géographique est plus généreuse encore, puisque son secteur la mène à pousser ses investigations jusqu'aux confins du Jura et de la Haute-Saône. Cette femme de 23 ans fait partie de l'équipe des «1 000 Cafés», un projet lancé par le groupe SOS, spécialisé dans l'entrepreneuriat social, visant à revitaliser un millier de communes rurales en «réinventant le café du village».
Ce jeudi de fin novembre, Hélène Labrunie est en mission dans les Ardennes. Train jusqu'à Charleville-Mézières, location de voiture, et direction Thin-le-Moutier, à une vingtaine de kilomètres de la cité d'Arthur Rimbaud. Elle a rendez-vous avec Léopoldine Mbowé, la porteuse de projet, qui a répondu à l'appel à candidatures lancé par le groupe SOS au mois de septembre. La jeune femme s'interroge. Au fil de ses échanges téléphoniques avec le maire de la bourgade de 700 habitants, elle n'a pas senti chez lui un enthousiasme débordant. Elle a besoin d'être rassurée : «Pour se lancer dans ce genre de projet, on a besoin de son soutien sans faille et davantage qu'un simple accord de principe.» La première réunion de la j