La difficulté d’enquêter sur les thérapies de conversion (ou de guérison, selon les terminologies) est bien réelle. En rendant son rapport, la mission d’enquête parlementaire vient de le confirmer. Comme dans les cas d’abus sexuels, les victimes, enfermées dans la honte, s’expriment peu. Mais ce sont bien les religions qui sont les premières au banc des accusés. Parmi les associations qui posent question, figurent Torrents de vie, fondée dans les milieux évangéliques dans les années 90, et Courage, créée en 2014 après la Manif pour tous dans les milieux catholiques. Elles se rattachent à des ONG américaines qui ont essaimé en Europe.
Embarras
Ces thérapies de guérison, en vogue chez les évangéliques dès les années 70, sont nées aux Etats-Unis dans les années 50. Pour sa part, Courage a vu le jour dans le diocèse catholique de New York en 1986. Modestes par leur taille, ces associations ont cependant des relais et des appuis, en particulier dans les milieux charismatiques catholiques. L'Emmanuel, un mouvement très puissant dans le catholicisme français, a accueilli de 2014 et 2017 des sessions Courage à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire). Face à la question de ces thérapies de guérison, les hiérarchies religieuses manifestent un certain embarras. Publiquement, elles les condamnent généralement. C'est le cas de l'Eglise protestante unie de France (Epuf, représentant les courants calvinistes et luthériens). «L'homosexualité n'est ni un péché ni une