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Libération
interview

«Tous les citoyens qui voient leurs richesses siphonnées auront les yeux rivés sur Paris»

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Rencontre avec Jean Merckaert, qui a popularisé l’expression «biens mal acquis» dans un rapport de 2007. Un concept au cœur des poursuites visant Teodorin Obiang et Rifaat al-Assad, dont les procès s’achèvent lundi et mardi.
Deux des 25 voitures de Teodorin Obiang Jr confisquées puis vendues aux enchères pour 22 millions d’euros par la Suisse. le 29 septembre. (Photo L. Gillieron. Keystone. AP)
publié le 13 décembre 2019 à 19h56

Les deux procès qui se sont ouverts lundi à Paris jettent une nouvelle fois la lumière sur les «biens mal acquis». Et soulignent l’urgence de trouver des solutions, en cas de décisions judiciaires définitives, pour restituer aux populations victimes de régimes népotiques et corrompus les recettes issues de la confiscation des biens mobiliers et immobiliers de personnalités éventuellement condamnées pour avoir abusé de leurs fonctions à des fins d’enrichissement indu. Il y a d’abord le procès de l’oncle du président syrien, Rifaat al-Assad, qui doit s’achever lundi. Puis celui, en appel, du vice-président de Guinée-Equatoriale, Teodorin Nguema Obiang, et fils aîné du chef d’Etat au pouvoir depuis 1979.

Il a été condamné en octobre 2017 par le tribunal correctionnel de Paris à 3 ans de prison avec sursis, à une amende de 30 millions d’euros avec sursis et à la confiscation intégrale de ses biens saisis sur le territoire français, d’une valeur estimée à plus de 150 millions d’euros. C’était la première fois qu’un haut dirigeant en exercice était épinglé pour détournement de fonds, corruption et blanchiment… L’occasion de revenir sur douze ans de lutte contre les «biens mal acquis» avec Jean Merckaert, directeur action et plaidoyer France-Europe au Secours catholique et responsable du rapport «Biens mal acquis, à qui profite le crime ?» publié en 2007 par le CCFD-Terre solidaire, qui a jeté les bases de poursuites judiciaires contre des potentats.

Qu’attendez-vous du nouveau procès Obiang ?

Peut-on piller impunément son pay