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Libération
Récit

Du dialogue à la rue, deux ans qui ont vu basculer la CFDT

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Soutien de longue date d’un système universel, la centrale ne décolère pas depuis le discours du Premier ministre et rejoint le mouvement ce mardi.
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, après une réunion à Matignon, le 25 novembre. (Photo Denis Allard)
publié le 16 décembre 2019 à 20h31

La dernière fois qu’on les avait vus manifester ensemble, c’était le 22 mai 2018. Ce jour-là, Laurent Berger, le numéro 1 de la CFDT, et son homologue de la CGT, Philippe Martinez, prenaient la pause, épaule contre épaule, avec Pascal Pavageau, alors à la tête de FO, lors d’une journée de défense de la fonction publique. Mais il faut remonter plus loin, en 2010, pour retrouver une telle photo lors d’une grande manifestation interprofessionnelle, celle contre la réforme repoussant l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans. Avec le trio de l’époque : François Chérèque, Bernard Thibault et Jean-Claude Mailly. La manif de ce mardi contre le projet de refonte du système de retraites du gouvernement sera-t-elle l’occasion de rafraîchir le cliché ? Pas sûr, car si la CFDT appelle à battre le pavé, avec la CFTC et l’Unsa, elle veut rester à distance des autres syndicats (CGT, FO, FSU, Solidaires). Et pour cause, la centrale de Berger, bien que déçue par la copie présentée par le Premier ministre, reste favorable à un système universel par points. D’où sa volonté de ne pas s’afficher avec la CGT qui, elle, réclame le retrait pur et simple du projet.

Idée «totalement stupide»

Entre la CFDT et la CGT, un vent froid souffle depuis plusieurs années. En 2013, Berger, fraîchement élu secrétaire général, avait refusé de défiler avec la centrale de Montreuil lors du 1er Mai. Quelques jours plus tôt, les cégétistes, en congrès, n'avaient pas épargné les cédétistes, leur reprochant d'avoir signé un accord