«On fait un peu diversion. Ils sont où les tracts ?» Sur le parking du centre commercial de Drancy, en Seine-Saint-Denis, ils arrivent par deux ou trois, dans leurs parkas fluo. «On va distribuer vraiment ou c'est mytho ?» demande l'une d'entre eux. Car la trentaine d'agents EDF, tous cégétistes venus de toute l'Ile-de-France, s'est en réalité donné une tout autre mission ce jeudi matin : une coupure d'électricité pour contester le projet de réforme des retraites. Mardi, sur le perron de Matignon, Philippe Martinez, le numéro 1 de la CGT, avait prévenu que ces actions «ciblées» visant grandes entreprises et préfectures allaient s'intensifier. Ce qui ne se ferait pas sans toucher aussi quelques habitants. «Regrettable», reconnaît Martinez qui soutient ces opérations, dénoncées par son homologue de Force ouvrière, Yves Veyrier, qui les désapprouve.
Sur le parking, les cégétistes ne sourcillent pas. «Sur l'année, il y a bien plus de coupures dues au manque d'investissement sur le réseau qu'à nos actions», souffle l'un des participants. Qui pense que «la plupart des gens comprennent. Et puis, les bénéfices seront supérieurs aux nuisances, si à la fin on gagne, non ?» Pour se faire entendre, électriciens et gaziers misent aussi sur d'autres actions comme basculer des foyers en heures creuses ou remettre le jus à ceux coupés pour impayés. «Mais ce type d'opérations est devenu plus complexe avec les nouveaux compteurs Linky,<