Menu
Libération
Libé des animaux

En prison, des chiens pour soulager les peines

Article réservé aux abonnés
Depuis trois ans, Aurélie Vinceneux, psychopraticienne, et ses deux bêtes, Gandhi et Lutine, rendent visite à des détenues de la maison d’arrêt de Nantes pour des ateliers de «médiation animale». Une façon d’apaiser et d’adoucir la vie derrière les barreaux.
Harley, une détenue habituée de l’atelier de médiation animale, et le chien Gandhi. (Photo Théophile Trossat pour Libération)
publié le 23 décembre 2019 à 17h21

Lové sur une couverture verte déposée sur une table au centre de la pièce, Gandhi est au cœur de toutes les attentions. En baskets noires et jean troué assorti, Kelly, rousse au carré bouclé de 24 ans, tente d'apprendre au petit berger shetland à donner la patte et à rouler sur lui-même. «Moi, j'ai toujours joué avec mes chiens. J'ai jamais eu de problème», se félicite Priscilla, 37 ans. «C'est pour ça que tu es en prison !» plaisante Kelly. Depuis trois ans, la maison d'arrêt des femmes de Nantes organise chaque jeudi après-midi un atelier de médiation animale. Sur la base du volontariat, les participantes peuvent passer une heure trente avec Aurélie Vinceneux, psychopraticienne, et ses deux chiens, Gandhi, 8 ans, et Lutine, 18 mois. «On essaie d'accompagner ces femmes vers un mieux-être, malgré le contexte», explique la trentenaire. «Beaucoup d'entre elles sont propriétaires de chiens à l'extérieur. L'animal nous permet d'entrer en relation, de nous rejoindre en tant qu'humains autour d'une passion commune», poursuit Aurélie Vinceneux.

Aurélie Vinceneux, fondatrice de l’association «Cœur d’artichien».

Photo Théophile Trossat pour Libération

Après des études de psychologie, la jeune femme s’est formée à la criminologie et à la victimologie avant de passer un diplôme universitaire de relation d’aide par la médiation animale. Il y a dix ans, elle a créé son association, «Cœur d’artichien», avec laquelle elle intervient en mili