Le plus gros fiasco collectif de l’année a pour nom Guy Joao. Guy Joao, c’est un retraité de chez Renault, habitant de Limay (Yvelines), qui a été arrêté le 11 octobre à l’aéroport de Glasgow parce qu’on l’avait pris pour… Xavier Dupont de Ligonnès. Une incroyable méprise, lors de laquelle de nombreux médias, dont Libé, ont péniblement fait la démonstration de leur fréquent panurgisme. Ce jour-là, une nuit de folie démarre à 20 h 40 avec la publication d’un article du Parisien annonçant la fin de cavale du tueur présumé de Nantes, disparu depuis 2011. Sûr de lui, encouragé par les confirmations d’autres médias, dont celle, très rapide, de l’AFP, le quotidien boucle, quelques heures plus tard, la une de son canard du lendemain avec une photo de Ligonnès et ce titre désormais culte : «Arrêté.» Et c’est parti pour une nuit de folie, en éditions spéciales sur les chaînes d’info et en monosujet sur Twitter. Problème : la police écossaise, à l’origine du tuyau soufflé aux journalistes français par leurs sources policières, s’était emmêlé les pinceaux en prenant les empreintes du suspect. Le bon Guy Joao n’a jamais tué personne, comme ont dû l’admettre le lendemain matin les médias.
11 octobre «Dupont de Ligonnès» arrêté à la méprise générale
publié le 27 décembre 2019 à 17h11
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