Le 3 octobre, peu avant 13 heures, débute le périple meurtrier de Mickaël Harpon dans l’antre de la préfecture de police de Paris (PP). En sept minutes, cet administratif affecté à la très sensible direction du renseignement tue quatre agents avec un couteau, avant d’être abattu dans la cour d’honneur. L’une des institutions les plus puissantes de l’Etat est alors touchée en son cœur. Le préfet, Didier Lallement, arrivé seulement quelques mois plus tôt, doit gérer une crise majeure. Après un jour de flottement, le Parquet national antiterroriste est saisi, mais la piste d’un attentat est encore bien incertaine.
Dans le même temps, la préfecture de police de Paris connaît d’autres troubles, plus institutionnels. Elle est sommée de se réformer par le ministère de l’Intérieur et l’Elysée en abandonnant notamment l’un de ses pans les plus prestigieux : la police judiciaire. Didier Lallement résiste. Depuis des décennies, plusieurs présidents se sont cassé les dents en tentant de toucher aux prérogatives de la PP. Un récent rapport piquant de la Cour des comptes détaille pourtant une gestion archaïque et désordonnée. Le sort de la préfecture devrait être fixé au début de l’année 2020.