Me Hervé Temime - qui vient de fêter ses quarante ans de barreau - est l'un des plus grands avocats pénalistes de sa génération. Il est connu pour avoir défendu des hommes d'affaires (tels que Alain Afflelou ou Jacques Servier) ou des célébrités (Gérard Depardieu, Nathalie Baye, Roman Polanski, Ladj Ly…). Libération l'a rencontré dans son cabinet parisien au plafond orné de dorures et à la vue plongeante sur l'arrière du Louvre, où se mêlent objets d'art, photographies et meubles design, pour évoquer la réforme pénale, les grands dossiers de l'année ou encore les évolutions du métier.
En 2019, vous êtes intervenu (ou intervenez toujours) dans trois affaires qui illustrent les grands scandales qui agitent la société : financier avec le procès de Bernard Tapie ; sanitaire avec celui du Mediator ; et sexuel, avec les accusations portées à l’égard de Roman Polanski…
Ces trois domaines vont continuer à défrayer la chronique, ce n'est pas nouveau. Il y a un intérêt légitime du public pour davantage de transparence, d'exigence morale au sens noble du terme. Néanmoins, ce qui est inquiétant, c'est que la valeur des causes défendues porte atteinte au respect de principes fondamentaux. Prenons le cas des violences faites aux femmes : il s'agit évidemment d'une cause majeure, mais le projet du gouvernement envisage de compromettre le secret médical. Autre exemple : l'affaire Ronaldo, accusé de viol aux Etats-Unis. Dans le cadre des Football Leaks, un lanceur d'alerte a hacké des ordinateurs d'avocats et Der Spiegel, grand journal allemand, a publié des échanges confidentiels avec ses conseils américains et portugais. On est au cœur de la défense pénale et ça n'a appelé aucune réaction de personne…
Vous trouvez que le secret professionnel est de plus en plus menacé ?
Je suis peut-être vieux jeu mais, pour