En mars, l’agression très médiatisée d’une jeune femme transgenre courageuse, Julia Boyer, place de la République à Paris, lui a donné un visage. La transphobie, soit toutes les formes d’hostilité, de haine ou de discrimination envers les personnes trans, est pourtant bien enracinée dans notre société.
Pénalement réprimée depuis peu en France, l’expression de cette violence va parfois jusqu’au meurtre, comme le rappellent les 331 vies trans qui ont été enlevées en 2019 dans le monde (notamment des femmes noires ou latinos et travailleuses du sexe). Mais elle est aussi, dans la majorité des cas, le fait d’humiliations verbales, au quotidien, et institutionnelles (se voir refuser un emploi parce qu’on est trans ; devoir passer devant un juge pour obtenir le changement légal de son genre).
Le mot, inspiré de la notion d’homophobie, est apparu la fin des années 90 aux Etats-Unis, dans le monde activiste ; et, comme tout bon néologisme, il est sûrement imparfait pour désigner les mécanismes derrière ce rejet. Il est en tout cas assez popularisé aujourd’hui pour rentrer dans le Petit Robert en 2020.