Le débat sur le glyphosate, et surtout l'exposition des populations au pesticide, s'est poursuivi tout au long de 2019. Depuis la diffusion d'une enquête d'Envoyé spécial, la polémique agite les pro et anti-pesticides. Et les deux bords nous intiment de trancher. Peut-on vraiment mesurer du glyphosate dans les urines ? Oui. Les tests urinaires pratiqués sur des journalistes n'ont-ils pas en fait mesuré des résidus de lessive ? Non. Mais à la question «Comment expliquer que les militants anti-glyphosate reviennent tous avec des analyses d'urine positives au pesticide, alors que les partisans de l'herbicide font des tests qui ne la détectent même pas ?», on cherche encore la réponse. Pro et anti se renvoient la balle, chaque camp accusant l'autre de fausser les tests ou d'utiliser une méthode inefficace.
Sauf que si nos recherches prouvent que le glyphosate peut être détecté de manière fiable, impossible d'expliquer de telles différences entre deux labos en l'absence d'une étude officielle et de tests sur des échantillons croisés. Et même si deux journalistes du Mensuel du Morbihan ont fait le test, et obtenu des résultats opposés suivant les labos utilisés, rien n'explique non plus pourquoi. Seule une réponse de l'agence sanitaire, à défaut du lancement d'une étude officielle, permettrait de clore enfin le débat.