Mohed Altrad et Rémi Gaillard : le premier respire la grande classe, le second revendique sa tête à claques mais tous deux ont pris place dans les starting-blocks pour les municipales à Montpellier. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que personne ne les avait vus venir, qu'ils sont déterminés à mouiller le maillot - ou plutôt chemise immaculée pour l'un, tee-shirt AC-DC pour l'autre - et à battre le pavé en mocassins ou en baskets. Mohed Altrad est né en Syrie, dans une tribu nomade, il y a environ soixante-dix ans (ignorer sa date de naissance exacte alimente sa légende). Orphelin venu du désert, il se hisse jusqu'au sommet de l'échelle sociale. Aujourd'hui à la tête de l'empire Altrad, spécialiste de l'échafaudage, le milliardaire sort du champ économique pour se lancer en politique. Son objectif : «Donner à Montpellier une nouvelle confiance en elle-même». Le projet n'est pas encore détaillé mais le ton est donné : Mohed Altrad avance dans cette campagne avec parcimonie. L'homme salue poliment ses soutiens, dédicace soigneusement sa profession de foi qu'il a fait éditer sous la forme d'un joli livret, économise ses apparitions comme ses commentaires. Réservé, un peu raide dans ses costumes croisés, le président du Montpellier Hérault Rugby n'est pas du genre à se jeter dans la mêlée.
«N’importe quoi»
Rémi Gaillard, lui, s'y lancerait volontiers tête la première, de préférence déguisé en kangourou, en crocodile, en pirate ou en chauve-souris. Eternel ado âgé de 44 ans, porté depu