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Décryptage

Retraites : son projet en difficulté, Edouard Philippe rouvre le dossier pénibilité

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Après s’en être débarrassé en début de quinquennat, Matignon remet les risques professionnels sur la table, espérant en faire un argument pour arriver au compromis autour de l’âge pivot.
Le Premier ministre, Edouard Philippe, entouré de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et du haut commissaire aux retraites, Laurent Pietraszewski, à Matignon, le 19 décembre. (MARTIN BUREAU/Photo Martin Bureau. AFP)
publié le 6 janvier 2020 à 20h31

Quasi inexistant jusqu'ici dans les discours du Premier ministre, le thème de la «pénibilité» a été érigé mi-décembre par Edouard Philippe au rang de «pilier» du futur régime universel par points. En ouvrant ce mardi, au ministère du Travail, une nouvelle «concertation» autour, principalement, de ce thème, le Premier ministre espère avancer vers ce «compromis» avec la CFDT, en faisant de la prise en compte de la pénibilité et des «fins de carrière» des clés pour «aménager» l'âge pivot.

Pour le gouvernement, ce serait remonter d'une marche après en avoir descendu deux… Intitulé «compte personnel de prévention de la pénibilité» (C3P), ce dispositif créé sous Hollande permettait aux salariés de cumuler des points en fonction de leur niveau d'exposition à dix risques professionnels. Ces points donnant ensuite la possibilité de partir en formation, de demander un temps partiel et, surtout, de gagner jusqu'à huit trimestres de cotisations pour partir plus tôt à la retraite. Sauf que l'outil a été revu dès 2017, sous la pression du patronat. Outre la disparition de la mention «pénibilité» (pour devenir le C2P), le gouvernement a écarté quatre types d'exposition (postures pénibles, manutentions, vi