«J’ai intégré le corps de ballet de l’Opéra de Paris à 16 ans et demi et je n’ai donc pas passé le bac. Jusqu’à la dernière minute, j’ai eu la chance d’être en pleine forme et pleinement investie dans ma carrière de danseuse. En tant que salariée de l’Opéra, on a le droit de suivre des heures de formation, j’ai un ami qui a intégré une école de dorure, une autre copine qui veut devenir tapissière, mais il aurait fallu que je lève le pied pour que ce soit compatible avec mon emploi du temps. Je ne voulais pas me couper en deux ou dire à la direction de me mettre entre parenthèses sur telle ou telle production. Pour le moment, je me dis que j’ai envie de rester dans le milieu de la danse, pas pour donner des cours mais plutôt pour faire répéter. Il n’y a pas de formation, il faut se former sur le tas auprès d’anciens répétiteurs. Dans l’immédiat, il n’y a pas de place, il y en aura dans les prochaines années, avec des départs à la retraite. Ce n’est pas parce qu’on sort de l’Opéra de Paris qu’on nous attend et que tout le monde veut de nous.»
Témoignage
Muriel Zusperreguy, 42 ans, première danseuse à l’Opéra de Paris, à la retraite depuis un mois «il aurait fallu que je lève le pied pour suivre une formation»
publié le 7 janvier 2020 à 20h46
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