Maire de Caluire-et-Cuire (Rhône) et à nouveau candidat pour les municipales de 2020, Philippe Cochet était député LR de 2002 à 2017. Et comme d'autres, il employait sa femme comme assistante parlementaire. Rien d'illégal jusqu'ici, l'interdiction pour les élus d'embaucher des membres de leur famille n'intervenant qu'à l'été 2017. Ce qui est reproché à Philippe Cochet, c'est d'avoir payé sa moitié davantage que certains de ses autres collaborateurs. Et ce, sans justification objective. C'est à ce titre qu'il a été condamné par les prud'hommes de Lyon, le 24 octobre, selon une information du Progrès et de Lyon Capitale. D'après ce jugement, transmis à CheckNews par Lyon Capitale, l'ex-député devra verser plus de 90 000 euros à une ancienne collaboratrice, Eva B., sous-payée pendant douze ans par rapport à son épouse. Et alors même, selon les juges, que les profils des postes occupés étaient similaires et que son contrat prévoyait une durée de travail mensuelle légèrement supérieure.
Lors de son embauche en 2005, Eva B. était ainsi payée 1 400 euros brut par mois, quand l'épouse du député avait été recrutée à 2 900 euros mensuels, deux ans plus tôt. En février 2016, la plaignante percevait 2 248 euros par mois tandis que la conjointe de Cochet bénéficiait de 3 395 euros. Au global, sur les derniers mois de mandat en 2017, Laëtitia Cochet était rémunérée, pour le salaire de base, 62 % de plus qu'Eva B. Elle bénéficiait également, à l'exclusion des autres membres du staff, de «primes exceptionnelles» : 5 650 euros en 2013, 7 900 euros en 2014, 6 250 euros en 2016…
A défaut d’occuper un poste supérieur ou de travailler plus, l’épouse de Philippe Cochet était-elle davantage qualifiée ? Pas vraiment. Après trois années de fac, qui n’ont débouché sur aucun diplôme, elle n’a que sa collaboration avec son mari à afficher comme expérience. Eva B., de son côté, est titulaire d’un DEA en droit des affaires, a passé l’examen du barreau de Californie, parle couramment anglais et polonais, et a exercé plusieurs années comme avocate au barreau de Paris.