Entre eux, il n’y a pas eu d’échanges de regard. Au fil des débats devant le tribunal correctionnel de Lyon, l’ex-prêtre Bernard Preynat fait des allers-retours à la barre. A un, deux ou trois mètres d’anciens scouts aujourd’hui quadragénaires, ses victimes qui l’accusent d’atteintes sexuelles sur mineurs de moins 15 ans. Depuis le début de l’audience, lundi, il y a eu des chaises vides. Comme si Preynat, qui a toujours évité de se tourner vers les dix parties civiles, faisait encore peur…
«Ce procès est l'aboutissement de cinq ans de combats», rappelle Alexandre Hezez, pour qui les faits sont prescrits. Ce jeudi, il a pu enfin se libérer de ses obligations professionnelles pour être à l'audience. Ses deux grands fils, étudiants l'un et l'autre en chirurgie dentaire, se sont relayés pour assister aux débats. «Parce que c'est aussi notre histoire», disent-ils en chœur. «Ce que j'attends : que Preynat soit condamné, c'est tout», résume Alexandre Hezez. Cela ne fait guère de doute. L'ex-abbé, soupçonné d'avoir abusé de plusieurs dizaines de scouts entre 1971 et 1991, déjà sanctionné par son institution qui lui a retiré son statut de prêtre, a beaucoup avoué, même en pinaillant beaucoup sur chaque affaire.
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«Rôles inversés»
Sans Alexandre Hezez, ce procès emblémati