A Toulouse, des avocats en grève se mobilisent pour la sauvegarde de leur régime de retraite autonome. Et réclament, pour se faire entendre, des reports d'audiences dans différentes juridictions. Les magistrats refusent-ils d'accéder à leurs demandes, comme s'en sont émus les réseaux sociaux ? Globalement, non. Le bâtonnier, Manuel Furet, indique ainsi à CheckNews que la plupart des présidents de tribunal ont accepté les reports, de sorte que la grève puisse être observée. «Les problèmes qui ont eu lieu se sont joués sur des audiences symboliques», indique-t-il.
Ainsi, le 6 janvier, le président a décidé de maintenir la session d'assises. «Une avocate a été commise d'office alors qu'elle entendait exercer son droit de grève. Du coup, le 9 janvier, nous sommes venus plaider à 44 avocats.» L'objectif, derrière cette «défense du zèle», étant d'engorger la juridiction. Résultat, les autres audiences aux assises, les 9 et 13 janvier, ont finalement été reportées. Contacté par CheckNews, Dominique Alzeari, le procureur de la République de Toulouse, réfute pour sa part toute pression exercée sur le mouvement de grève des avocats. «Il y a beaucoup de fantasmes, estime-t-il. Nous n'avons ni les moyens ni l'envie de faire pression. Mais il y a un gros impact de la mobilisation sur le fonctionnement des juridictions. On privilégie en amont les échanges avec le barreau, mais quasiment toutes les audiences sont concernées par des actions qui entravent leur bonne tenue.»