Chaque campagne électorale a ses mots-clés. Dans la bataille qui oppose les candidats à la mairie de Paris, le champ lexical de la proximité irrigue le débat : «quartiers», «village», «vivre ensemble», «convivialité»… Les prétendants au trône se disputent le thème de l'hyperlocal. Cédric Villani promet de «remettre l'humain au cœur de la capitale», Benjamin Griveaux appuie son projet sur un découpage de la ville en «240 quartiers» et Anne Hidalgo s'engage à faire de Paris la «ville du quart d'heure». La plupart partent d'un constat partagé : des Parisiens trop seuls dans une ville trop dense. Dans un entretien publié sur le site de la mairie, Sophie Corbillé, maître de conférences au Celsa et chercheuse sur les questions liées au monde urbain, parle d'«une certaine indifférence à la différence, qui explique à la fois la liberté mais aussi la solitude parfois ressentie en vivant à Paris».
Tout avoir au même endroit
A travers l'échelle hyperlocale, les candidats promettent donc de recréer du lien mais aussi de s'adapter à l'urgence environnementale, qui implique un retour à la proximité, et de développer la démocratie participative, au plus près du citoyen. Social, écologie et questions de gouvernance, soit les trois thèmes prioritaires de la campagne. «L'intérêt des politiques pour la proximité n'est pas nouveau mais il prend une tonalité différente, explique Jean-Yves Authier, sociologue et directeur adjoint du centre Max-Weber.