La réforme des retraites ne faisait pas encore les gros titres qu’un ministre de premier plan prévenait déjà Libé : «On ne pourra pas faire cette réforme tout seul. Il nous faut la CFDT sinon c’est mort.» De fait, depuis plusieurs mois, et hormis l’épisode de l’annonce en détail d’un âge d’équilibre dès 2022 par Edouard Philippe dans son discours au Conseil économique, social et environnemental (Cese) le 11 décembre, l’exécutif fait ce qu’il faut pour ménager le premier syndicat de France sur ce dossier.
Pas question pour l'Elysée de revendiquer un «acte II» fait d'«écoute» et de «concertation» après la crise des gilets jaunes et d'avoir la CFDT et son secrétaire général, Laurent Berger, contre soi. «Je veux qu'on incarne le changement de méthode que j'ai souhaité», a par exemple affirmé Emmanuel Macron fin août sur France 2. Mais pour cela, il doit donner des gages au syndicaliste. Car le quinquennat a fort mal commencé entre eux avec les ordonnances modifiant le code du travail, la réforme de la SNCF ou encore celle de l'assurance chômage. «Cela faisait au moins cinq ou six ans que je n'avais pas autant eu les nerfs», a balancé Berger fin juin dans Libé. Ne pas obtenir un soutien cédétiste sur cette refonte des 42 r