Les écologistes de la première heure bougonnent peut-être dans leur barbe grise, ou sourient en coin : leur vieux slogan, «du local au global», est devenu le leitmotiv de la campagne municipale en cours. Les élus municipaux ne découvrent pas l'écologie (quoique pour certains…). Elle figure depuis quelques années dans les programmes des plus novateurs, parfois dans le scepticisme général. Cette fois, la question écologique domine les débats locaux ; tout maire qui se respecte porte désormais une écharpe bleu-blanc-vert. Pas le choix. Pour espérer gravir les marches de la mairie, dans les grandes villes ou les petites, sur le littoral ou dans la campagne, tout candidat à la mairie déroule le tapis vert. Selon l'image d'Epinal, un bon maire était forcément bâtisseur, et donc bétonneur. Tout cela est révolu. Derrière cet élan écolo se cachent bien sûr des convertis de la 25e heure, des opportunistes du laver plus vert, des experts en greenwashing électoral. Les électeurs sauront les démasquer : ils sont de plus en plus sensibilisés, avertis, voire pointilleux sur ces questions, des cantines bio à la bitumisation des sols, des forêts urbaines au bâti durable. Il faut se réjouir que les édiles, ou ceux qui veulent le devenir, s'emparent enfin, même sous la contrainte, des enjeux environnementaux. Certes, les défis qui nous attendent ne pourront pas être relevés sans une vraie prise de conscience des grands dirigeants de la planète. Bolsonaro ou Trump, pour ne citer qu'eux, prouvent que la pente est raide. Au niveau national, le doute persiste sur la mue verte d'Emmanuel Macron. L'élu local, lui, peut agir concrètement, ici et maintenant. Il a en tout cas compris son intérêt à clamer «Qu'elle sera verte ma mairie !». Chiche !
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