A l'occasion de ses vœux, le président de l'ASN a pointé jeudi «le manque de rigueur» d'EDF vis-à-vis des «enjeux de sûreté», aussi bien dans les processus de fabrication que de contrôle des équipements nucléaires. Il faut dire que 2019 a été marquée par son coup de gueule à propos du chantier sans fin du réacteur EPR de Flamanville (Manche), qui ne démarrera pas avant 2023 (initialement prévu pour 2012). L'action résolue de l'ASN a contraint le gouvernement à demander un audit et EDF a lancé mi-décembre un plan d'action d'urgence. Toutes les procédures de fabrication, de contrôle et de traçabilité des opérations effectuées sur des équipements nucléaires vont être remises à plat par EDF, doublées d'un «plan de renforcement des compétences». Le tout sous la tutelle directe du PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, dont la responsabilité sera engagée. Tout ce que fait le groupe dans ses centrales, mais aussi Orano (ex-Areva) dans ses installations hautement radioactives comme l'usine de retraitement de déchets de La Hague, va être soumis à une «surveillance renforcée».
Bernard Doroszczuk «[Les orientations d’EDF] ne doivent pas être uniquement ciblées sur les projets de constructions neuves souhaitées par la filière [mais aussi sur les] travaux lourds de maintenance liés aux installations en fonctionnement et au projet complet de reprise de déchets anciens et de démantèlement.»
publié le 23 janvier 2020 à 21h01
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