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Analyse

Retraites : les cadres, faux perdants de la réforme ?

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Souvent entrés plus tard sur le marché du travail, les actifs qui ont une carrière ascendante bénéficieront d’une meilleure pension, selon l’étude d’impact du gouvernement. Mais seront appelés à cotiser plus chaque mois.
François Hommeril, président de la CFE-CGC, le 9 janvier à Paris. (Photo Raphaël Lafargue. Abaca)
publié le 27 janvier 2020 à 20h01

Ils étaient l’une des raisons pour lesquelles les dirigeants de la majorité s’interdisaient jusqu’ici de présenter les gagnants et les perdants du futur régime universel de retraite par points. Les cadres, très majoritairement séduits par Emmanuel Macron en 2017, devaient figurer parmi les actifs les plus pénalisés par les nouvelles règles. En effet, selon les économistes qui ont travaillé sur le sujet, le système actuel bénéficie davantage aux carrières ascendantes au détriment des carrières sans grande évolution (dites plates). D’une part, les cadres (qui généralement ont connu ce type de carrière) bénéficient à plein de la règle actuelle de prise en compte des 25 meilleures années. D’autre part, ces dernières se situent en fin de carrière, donc là où la revalorisation avec l’inflation est la meilleure. Enfin, dans le futur système, l’absence de cotisation sur les revenus situés au-delà de 120 000 euros par an est censée réduire les pensions des futurs retraités très riches.

Jackpot

Mais - surprise ! - dans l'étude d'impact publiée en fin de semaine dernière par le gouvernement, un «salarié cadre à carrière très ascendante» gagne finalement sur tous les tableaux. Ainsi, selon les calculs des ministères sociaux, un salarié qui, à 22 ans, débute non cadre autour de 20 000 euros par an et qui passe, après 50 ans, la barre des 120 000 euros (avec un salaire moyen sur l'ensemble de sa carrière d'environ 85 000 euros brut par an) aura, demain, une bien meilleure pension que dan