Un jour d'automne 2019, à vingt minutes à l'est de Bordeaux. Paniquée, une femme appelle les secours. Prévenus par le Samu, trois sapeurs-pompiers partent en direction de son appartement pour une blessure au couteau. «Aucune information n'est transmise sur une éventuelle agression», précise Charles Cosse, représentant syndical de l'Unsa Sdis Gironde. Les secouristes frappent à la porte. Ils n'ont alors aucune idée de ce qui les attend. Brusquement, un homme à la carrure impressionnante déboule sur le palier, armé d'une lame de boucher. Blessé et ensanglanté, le quadragénaire hurle aux pompiers qu'il va «les planter». Sauvés par leurs réflexes, ils réussissent à s'enfuir par la cage d'escalier en essayant malgré tout d'apaiser, de loin, leur agresseur. Les pompiers sont rapidement rejoints par la police. L'homme qui s'était automutilé, car sa femme voulait le quitter, sera finalement pris en charge une heure plus tard. Transporté à l'hôpital par les mêmes pompiers.
Quelques mois plus tôt, Samuel (1), pompier à Bordeaux, s'est retrouvé dans une situation similaire. Ce jour-là, le secouriste est appelé pour une personne ne répondant pas aux appels (PRPA dans le jargon). Un proche avait fait un signalement, s'inquiétant de ne plus avoir de nouvelles. Après plusieurs sommations, l'un de ses collègues se rend à l'extérieur et casse une petite fenêtre pour ouvrir à ses coéquipiers depuis l'intérieur. Dans la pénombre, Samuel cherche une potentielle victime à aide